Depuis plusieurs années nous travaillons HALEM et Relier sur un travail d'analyse
Joe SACCO avait commencé et c'est dans ce cadre que j'ai rencontré l'association HALEM.
Merci de contribuer à ce travail par votre présence
Clem
Bonjour toutes et tous,
Les associations RELIER et IDEES vous convient à une nouvelle rencontre sur l' habitat léger et mobile le jeudi 22 mars à St Affrique (sud Aveyron).
Cette journée est la deuxième d'un cycle de 3 rencontres qui vise à aborder la question en croisant les regards de toutes les personnes et structures intéressées.
Une première édition à Brioude avait rassemblé une soixantaine de personnes ; les compte-rendus en sont disponibles ici :
http://reseau-relier.org/Rencontres-Habitat-Leger-du-16?id_mot=33 )
Nous vous proposons de partir d'éclairages sur la situation et les modes de vie des "gens du voyage" et des " travellers" ici et ailleurs, pour avoir à l'esprit différentes réalités de l'habitat léger et mobile, avant de débattre des responsabilités individuelles et collectives vis-à-vis de l'installation et de la gestion de ces formes d'habitat.
Les rencontres alterneront présentations et débats en plénière, réflexions et propositions en ateliers dans un cadre convivial. Un espace de documentation et une projection sont aussi prévus à l'occasion de cette journée.
Nous vous invitons à participer et partager vos expériences, connaissances ou préoccupations sur le sujet afin d'enrichir les échanges de cette rencontre. Le premier texte joint rappelle la réflexion de départ qui motive ce travail autour de l'habitat léger pour RELIER. Le programme prévisionnel et les détails pratiques sont dans la plaquette jointe.
Vous trouverez enfin un bulletin d'inscription à nous retourner pour confirmer votre présence.
N'hésitez pas à relayer l'information dans vos réseaux.
Au plaisir de faire votre connaissance ou vous retrouver à St Affrique.
Cordialement,
Raphaël Jourjon
Chargé de mission Habitat
Association RELIER
Réseau d'Expérimentation et de Liaison des Initiatives en Espace Rural
http://reseau-relier.org/
1, rue Michelet 12400 St-Affrique
05 65 49 58 67
Les habitas légers : cul de sac social ou territoires libérés pour une autre économie ?
Au départ de la réflexion sur le développement de l’habitat mobile et la répression qui s’y rattache,
l’intuition que ce fait de société qui semble être un pis aller et presque une fatalité ouvre une réflexion
intéressante et porteuse de nouveaux concepts sur les changements de mode de vie et sur l’évolution
possible vers un économie différente.
Une analyse de l’habitat léger, nomade ou éphémère –c’est-à-dire à faible empreinte, réversible ou
démontable, considéré sous ses aspects sociaux, anthropologiques, économiques, écologiques,
juridiques, historiques, est forcément périlleuse. RELIER se propose néanmoins d’apporter sa
contribution en essayant d’éviter quelques écueils comme l’interprétation communautariste, la stérilité
du débat habitat choisi / habitat subi, ou le choix de la précarité comme seul critère pertinent.
LES RÉSISTANCES A L’IDÉE D’HABITAT MOBILE
L’habitat mobile remet en cause les habitudes de penser de la majorité des occupants des territoires :
les sédentaires. La sédentarité est élevée au rang de valeur de référence, a priori menacée par des
migrants sans racines territoriales immédiatement identifiables, dont la mobilité met en lumière des
évolutions de la société rapides et difficiles à conceptualiser. La résistance à l’idée d’habitat mobile
s’abreuve à différentes sources.
Les préjugés anciens
Première origine, ancienne, ancrée, le refus de la migration et de l’immigration de populations gitanes
ou foraines comme source d’insécurité. Le nomade serait un improductif qui ne contribuerait pas à la
prospérité du pays. Idée fausse puisqu’il met en mouvement des échanges économiques et culturels
qui ne se produiraient pas sans lui.
Les nouvelles peurs
La deuxième résistance refuse un fait d’habitat relativement nouveau qui mêle de façon hétérodoxe
plusieurs populations dont la diversité s’unifie dans la question sous-jacente de l’accès au foncier, de
la spéculation, de l’insuffisance de l’offre locative, etc.
On observe d’une part, à l’aube de sa prise de conscience, l’émergence de la volonté d’une partie de la
population d’exercer une démocratie qu’on pourrait dire légère, fluide mais pugnace, qui prenne en
compte la dimension de l’écologie, la maîtrise des matériaux, de l’énergie, de l’eau et le mode de vie
« décroissant ». Cette responsabilité sur l’environnement s’exprime par une aspiration iconoclaste à ne
laisser que peu d’empreinte dans le paysage, voire aucune.
D’autre part, apparaît une façon d’habiter qu’on peut dire opportuniste : des populations paupérisées
sont acculées à rechercher ou à construire des habitations légères, mobiles ou de fortune parce qu’elles
sont marginalisées par les évolutions économiques et les carences de l’état. Elles accordent leur habitat
à leurs moyens.
Les travailleurs sociaux et les élus
C’est par le biais de l’ « empowerment » que le groupe de travail pourrait aborder la question des
cadres. L’ « empowerment » est une pratique qui consiste à restaurer –souvent avec succès- chez les
habitants la capacité à améliorer par eux-mêmes leur situation individuelle et collective en étant
associés aux programmes d’habitat les concernant. Les démarches d’empowerment suscitent des
résistances chez les professionnels du travail social : elles ne correspondant ni à leurs modes d’action
habituels, ni à leur formation. D’autre part, l’empowerment inquiète les élus et l’état parce qu’il
restitue à des habitants en état d’illégalité une légitimité et une conscience de leur devenir (...)
COMMENT AVANCER ?
Eclaircir la question de l’habitat léger et en tirer quelques problématiques permet d’envisager un
travail d’éducation populaire. On constate qu’il existe un habitat indigne : les cartons, les tentes, et
autres abris de fortune, mais de façon paradoxale les militants sont conduits à renouveler cette
indignité en exigeant l’arrêt des expulsions, considérant que celles-ci ne font qu’empirer les situations
de précarité et d’exclusion. Comment avancer ? L’abord caritatif absorbe tellement de forces qu’il
n’en reste plus pour le travail de fond. La situation se pérennise par le traitement toujours reconduit de
l’urgence. Il conviendrait plutôt de peser sur le changement des lois existantes. En effet, c’est très
concrètement que le gouvernement s’apprête à légiférer sur des constats partiels et partiaux.
Pour y parvenir, (...) il faut mobiliser une intelligence collective et les outils propres à clarifier le
débat et à mettre en lumière une politique de guichet injustement sélective. Les constats et
propositions résulteront des points de vue croisés d’acteurs identifiés : habitants, architectes,
économistes, urbanistes, sociologues, militants, philosophes, juristes, administratifs. L’objectif de ce
travail pourrait être que ses travaux aboutissent à des résultats concrets c’est-à-dire juridiquement
viables (...)